La reine des enfers de Bea Fitzgerald.

Résumé :

«   Les Dieux ont menti : Perséphone n'a jamais été kidnappée ni retenue aux Enfers par Hadès. Elle s'y est précipitée. Vous pensez que Perséphone a été kidnappée par Hadès et retenue aux Enfers ? Détrompez-vous : elle s'y est précipitée. Hors de question pour la jeune déesse d'accepter le mariage arrangé auquel ses parents la destinent ! Maintenant, elle doit convaincre Hadès de l'aider. Ce n'est pas une mince affaire : le dieu des Enfers est à la fois arrogant, franchement hostile - et terriblement sexy.

Mais pour gagner sa liberté et conquérir son pouvoir, Perséphone est prête à prendre tous les risques... »

Avis : 

Dès les premières pages, j’ai trouvé la lecture agréable, avec une plume fluide et accessible.

Perséphone est dépeinte comme une héroïne ambitieuse, forte et déterminée. Hadès, quant à lui, est présenté avec beaucoup de sensibilité, loin de son image habituelle de dieu redoutable : il est ici artistique, plus nuancé, et même touchant. Cette inversion des rôles traditionnels est l’un des éléments les plus intéressants du récit.

La romance entre les deux protagonistes prend son temps pour s’installer. Ce slow burn permet de bien explorer la personnalité de chacun et l’évolution de leur relation. Leur alchimie se construit progressivement au fil des chapitres. J’ai vraiment apprécié cette dynamique, même si j’ai parfois ressenti une certaine frustration due à la lenteur de l’intrigue — on a parfois l’impression que les événements stagnent un peu. Mais cela renforce aussi la tension romantique, et rend chaque moment partagé entre eux d’autant plus marquant.

Les dialogues entre Perséphone et Hadès sont particulièrement réussis : pleins d’humour et de complicité, ils donnent beaucoup de charme à leur relation. C’est d’ailleurs l’un des aspects que j’ai le plus aimés. En revanche, j’ai trouvé que la déclaration de leurs sentiments prenait trop de temps, ce qui m’a un peu moins plu. Leur révélation amoureuse manquait de spontanéité à mon goût.

En revanche, j’ai été un peu déçue par le traitement des personnages secondaires. J’aurais aimé qu’ils soient plus développés. Par exemple, Styx, qui dans la mythologie grecque est à la fois une déesse et le fleuve des Enfers, joue ici un rôle symbolique important en tant qu’amie et conseillère de Perséphone et Hadès. Elle aide à mieux comprendre leurs émotions, mais reste malheureusement en retrait. Un approfondissement de son personnage, ainsi que de d’autres figures secondaires, aurait apporté plus de richesse à l’univers.

En conclusion

La Reine des Enfers est une réécriture mythologique moderne et engagée, portée par une romance touchante et une héroïne forte. Malgré quelques longueurs et un développement limité des personnages secondaires, le récit propose une vision originale et féministe du mythe, qui m’a beaucoup plu. Si vous aimez les romances lentes, les dialogues piquants et les univers inspirés de la mythologie grecque, ce roman pourrait bien vous séduire.